Des projets de la MINUSTAH pour réduire les risques d’inondation en Haïti

LE TITRE DE L’ARTICLE

La question de l’environnement représente l’un des défis de taille auxquels Haïti fait face. Avec la perte de plus de 98% de sa couverture végétale et les pratiques agricoles inappropriées, le pays voit disparaitre constamment les couches arables des sols et fait face à des inondations fréquentes. A travers de projets divers, la MINUSTAH apporte sa contribution aux efforts nationaux pour enrayer ce phénomène, aux conséquences dramatiques.

La destruction de la couverture végétale du pays figure parmi les facteurs favorisant l’érosion des sols et l’affaiblissement de la capacité de rétention des eaux pluviales. Une situation qui aboutit souvent à des éboulements de terrain. Par ailleurs, le ruissellement des eaux dévalant les flancs des collines crée des ravins, transporte et déverse des sédiments dans les endroits situés en aval, encombrant ainsi les infrastructures, notamment les canaux, et rendant le pays vulnérable aux moindres averses.

Pour contribuer à la protection de l’environnement du pays et ainsi réduire les risques d’inondation, de nombreux acteurs apportent leur contribution. Parmi eux, la MINUSTAH, à travers des projets de reboisement. L’un de ces projets est exécuté par le contingent des casques bleus brésiliens (BRABATT I), depuis 2010. Il consiste en la mise en place d’un « centre de production de plantules pour le reboisement » avec une capacité de production de 10.000 plantules par année, destinées au reboisement de zones telles que Cité Soleil, Cité Militaire, Bel-air, l’Ile de la Gonâve et d’autres zones vulnérables aux glissements de terrains dans la région de l’Ouest.

De concert avec les Ministères de l’Education Nationale et de l’environnement, les Casques bleus procèdent à des distributions de plantules dans les écoles et aux associations situées dans les zones à reboiser. Cette initiative compte parmi les « projets à impact rapide » (QIPs) de la MINUSTAH. Plus de 20.000 dollars sont consacrés à ce QIP. Son objectif est de prévenir les inondations et les glissements de terrains pendant les périodes pluvieuses et de cyclones. Il vise aussi à stimuler l’éducation à l’environnement.

Un autre QIP du même type est celui exécuté par l’Association des Jeunes pour le Développement Mutuel (AJDEMU) dans la localité de Lafond, à Jacmel, dans le Sud-Est. Ce projet, qui consiste à planter des arbres fruitiers comme des manguiers, des orangers, des cocotiers et des citrus, ainsi que des arbres forestiers tels que des acajous, vise à reboiser deux hectares de terrain et à promouvoir la production de fruits dans la zone. Quelque 50 jeunes de 15 à 30 ans, dont 45% de femmes, en ont directement été les artisans. Ce projet de plantation d’arbres aura à terme des retombées bénéfiques pour l’ensemble de la population de la zone estimée à quelque 20.000 personnes. L’Association des Jeunes pour le Développement Mutuel, à l’origine de cette idée de QIP, justifie son importance par l’état avancé de la dégradation environnementale de la commune de Jacmel.

Comme le souligne Ginel Delmas, Coordonnateur de l’Association des Jeunes pour le Développement Mutuel, cette initiative est « très appréciée par la population qui souhaite que la MINUSTAH et d’autres organisations puissent en financer d’autres pour le bien de la zone », ajoutant que « c’est la première fois que la localité bénéficie d’un projet de reboisement et de conservation de sol ».

Des travaux de conservation de sol

Par le biais de la Section Réduction de la Violence Communautaire (RVC), la MINUSTAH finance également de nombreux projets destinés à améliorer la situation environnementale sur le territoire haïtien, tout en permettant de calmer les tensions sociales. A titre d’exemples, sur un ensemble de 4 projets financés par la Mission en août 2009, pour un montant de 315.302 dollars américains, trois consistaient en travaux de conservation de sol à Morne à Cabris et un autre a permis le curage des canaux à Simon Pelé, dans la commune de Cité Soleil, à Port au Prince. Ces projets ont permis d’offrir un emploi temporaire à plus de 1500 jeunes de quartiers sensibles comme La saline, Bel-air et Cité Soleil ainsi qu’à de nombreux ouvriers de la zone de Morne à Cabris.

Autre exemple, plus récent, en juin 2010, par au sommet de Morne l’Hôpital surplombant la capitale haïtienne, travaillaient notamment plusieurs dizaines de jeunes à la construction de murs de soutènement en pierre sèche. D’un coût d’environ 200.000 dollars américains, ces travaux ont été exécutés par l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) via l’Organisation nationale des Jeunes Professionnels pour sauver Haïti (ONJPSH), une firme sous-traitante du quartier de Martissant.

Ces travaux visaient à « corriger » la ravine Barbot afin de prévenir, en aval, l’inondation des quartiers sud de la capitale. Ils consistaient à ériger dans les ravines, des murs en pierres sèches. La mise en place de cette « structure mécanique » devait ensuite être suivie de la mise en place d’une « structure biologique ». En effet, il s’agissait, dans un premier temps, derrière les murs en pierres sèches, de faire pousser des rangées de vétiver, pour renforcer la protection naturelle de l’environnement. et ensuite, de procéder au reboisement de l’espace proprement dit, l’ensemble des ouvrages permettant de réduire les risques d’inondation de la partie sud de la capitale.

Aux projets de conservation de sol s’ajoutent la construction et le curage de canaux dans divers endroits, dont au bas de la ville, à Martissant et à Cité Soleil. A noter que pour l’année 2007-2008, à l’initiative du Programme CVR, quelque 13.000 mètres linéaires de canaux ont été nettoyés, 1.200 mètres de canaux de drainage construits et 12.000 mètres de structures de conservation de sol mises en place. En 2009 – 2010, 22 projets à forte intensité de main d’œuvre ont été exécutés, qui portaient sur la conservation de sol et le curage de canaux, créant des emplois à court terme au bénéfice de quelque 14.000 personnes.

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